Life Underground
Pendant une minute trente, dans l'obscurité la plus totale et à une vitesse de 4 m/s, le monte-charge glisse le long des parois rocheuses et salines. Lorsqu'il s'immobilise, une longue galerie striée de rouge et de gris apparait. Affublé de casques oranges et de treillis militaires, un petit groupe l'emprunte d'un bon pas. Ces drôles d'individus sont les patients de l'hôpital Belaruskali, dans la ville Biélorusse de Soligorsk. Ils portent la tenue obligatoire qui leur a été fourni pour parcourir les galeries souterraines qui les séparent de leurs chambres.
Au loin, un groupe de sportifs, fervents amateurs de volleyball, fait résonner les couloirs de la mine. Leurs cris de joies, le décompte des points et les rebonds de la balle emplissent l'espace sonore. Cette mine de sel, à 420m sous terre, est habitée. Des personnes asthmatiques ou sujettes à des bronchites chroniques y font des séjours réguliers pour soigner leurs problèmes respiratoires. L'air ayant des propriétés thérapeutiques, il leur est conseillé de multiplier les activités sportives pour profiter pleinement des bienfaits de cet environnement insolite.
Billard, ping-pong, gymnastique: chaque artère a sa spécificité. Deux baboushkas infatigables enchainent leur énième tour de marche nordique. De palmiers en plastique en palmiers en plastique, elles parcourent plusieurs kilomètres par jour dans ces galeries tapissées de sel. Soudain, le silence se fait et les lumières s'éteignent. C'est l'heure de la sieste. Les infirmières vérifient que tout le monde a bien rejoint ses quartiers.
Une heure et demi plus tard, la vie reprend son cours. Natalia, Svetlana et Natasha, copines de chambrées, boivent un thé tandis qu'Artyom, 10 ans, révise ses cours de chimie dans une des alcôves parallèles. Artyom, asthmatique, est venu passer dix jours dans cette infrastructure, accompagnée de sa mère, dans l'espoir que ses crises s'atténuent. En complément de ses séjours journaliers sous terre, tout comme les autres patients, il peut profiter d'un certain nombre de soins et de thérapies en surface dans un surprenant décor soviétique au charme désuet.
Life Underground
For a minute and a half, in total darkness and at a speed of 4 m/s, the elevator slide along the rocky and saline walls. When it stops, a long gallery streaked with red and gray appears. Dressed with orange helmets and military vests, a small group is taking it at a good step. These odd people are the patients of the Belaruskali hospital, in the Belarusian city of Soligorsk. They wear the obligatory equipment that has been provided to them to go through the underground galleries that separate them from their rooms.
In the distance, a group of volleyball enthusiasts, resonates the corridors of the mine. Their cries of joy, the counting of points and the rebounds of the ball fill the sound space. This salt mine, 420m underground, is inhabited. People with asthma or chronic bronchitis stays here regularly to treat their breathing problems. The air having therapeutic properties, they are advised to multiply the sports activities to take full advantage of the benefits of this unusual environment.
Billiards, ping-pong, gymnastics: each artery has its specificity. Two indefatigable babushka enlist their ninth Nordic walking tour. From plastic palm trees to plastic palm trees, they browse around several kilometers a day in these salt-covered galleries. Suddenly, silence is done and lights are turned off. It's nap time. The nurses check that everyone has joined their rooms.
An hour and a half later, life resumes. Natalia, Svetlana and Natasha, roommates, drink tea while Artyom, 10, revises his chemistry classes in one of the parallel alcoves. Artyom, asthmatic, is spending ten days in this infrastructure, accompanied by his mother, in the hope that his crises diminishes. In addition to his daily stays underground, like other patients, he can enjoy a number of treatments and therapies on the surface in a surprising Soviet decor with old-fashioned charm.